Le travail de création de Mélanie Leray repose principalement sur des écritures contemporaines qui interrogent nos sociétés, souvent par le biais de figures féminines.
Il s’articule autour des dramaturgies qui explorent les mécanismes de contrôle et de domination dans nos organisations sociales, que ce soit dans le cadre du couple, de l’entreprise ou des différences de genre…
Ces créations ont toujours été pensées pour le public replaçant les récits dans leur contexte, l’incitant à la réflexion et lui offrant ainsi une diversité de points de vue. C’est la raison pour laquelle Mélanie s’intéresse au théâtre anglais, particulièrement favorable à cette approche (Dennis Kelly, Mike Bartlett, Lucy Caldwell, Nina Raine, Sarah Kane et William Shakespeare). Elle n’a cessé, durant toutes ces années, de chercher à rassembler autour d’une œuvre une « communauté du sensible ».
De manière formelle, ses spectacles développent une interaction entre les acteurs au plateau, leur image filmée et celle captée en direct. La caméra, loin d’être un objet secondaire dans son travail, permet de repenser le réel à travers la multiplicité des points de vue. Le spectateur voit le spectacle se jouer au plateau, mais l’envisage différemment en fonction des positions prises par le technicien qui filme en direct.
Ces dernières années, elle a aussi créé des spectacles aux formats plus légers qui privilégient le jeu et le texte.
Ses créations de textes étrangers ont toutes fait l’objet d’une première traduction française suivie d’une publication (ou d’une nouvelle traduction comme pour La Mégère Apprivoisée de William Shakespeare) aux Éditions de l’Arche. Cela a permis d’offrir une visibilité à de nouvelles dramaturgies, en particulier aux auteurs britanniques contemporains.
Mélanie Leray a participé avec les élèves de la première promotion de l’École du Théâtre National de Bretagne à la création du Théâtre des Lucioles. Ils produiront plus d’une vingtaine de spectacles entre 1995 et 2012.
Parallèlement à un parcours d’actrice au théâtre, au cinéma et à la télévision, elle fait ses premières mises en scène au centre pénitencier des femmes de Rennes.
© Christian Berthelot
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Jusqu’en 2017, la compagnie a permis le développement de ses projets de créations portées ensuite en production déléguée par un théâtre.
Entre 2009 et 2012 elle collabore avec le Théâtre National de Bretagne (Leaves ; Contractions ; La Mégère Apprivoisée (ou comment dompter l’insoumise) ; puis Tribus en 2017 en collaboration avec la Maison de la Culture de Bourges.
Fin 2017, Mélanie Leray décide de développer sa compagnie et de porter la production déléguée de ses spectacles.
Ainsi le spectacle Tribus est repris en production déléguée par la Compagnie dans le cadre du festival Off d’Avignon à la Manufacture en juillet 2019.
© Christian Berthelot
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© Ivan Verbizh
À partir de 2018, Mélanie Leray travaille sur deux portraits de femmes contemporaines en utilisant des formes artistiques très différentes.
Le premier portrait est la traduction et création de Girls and Boys en France, du dramaturge anglais Dennis Kelly autour du famillicide.
Après une maquette en 2018 au Carreau du Temple dans le cadre du festival Fragment(s), il est présenté au Théâtre du Petit Saint-Martin en janvier 2019 (création en partenariat entre le Théâtre du Petit Saint‐Martin), puis en tournée.
Le deuxième portrait de cette série est créé au cours de la saison 2019-2020 : Viviane d’après le roman « Viviane Elisabeth Fauville » de la française Julia Deck. C’est une adaptation autant théâtrale que cinématographique autour de la maternité et du dérèglement psychique.
La création a eu lieu à L’Archipel à Fouesnant le 10 mars 2020 mais la tournée est stoppée par la crise sanitaire de la Covid‐19. Le spectacle est repris au cours de la saison 2021-2022.
© Pascal Victor
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