création 2009

LEAVES

avec David Jeanne Comello, Valérie Schwartz/Catherine Riaux, Maud Wyler/Marion Monnier, Léopoldine Serre, Louise Szpindel
 

Leaves est la première pièce de l’irlandaise du Nord Lucy Caldwell.
Écrite à 23 ans, elle y creuse les fêlures secrètes de l’adolescence.

La pièce s’ouvre sur une scène de dîner à Belfast en 2006 : David le père, Phyllis la mère et leurs deux filles : Poppy, 11 ans, et Clover, 15 ans.
Leur fille aînée, Lori, 19 ans, doit arriver le lendemain. Elle revient de Londres où elle est partie faire ses études trois mois plus tôt. Fierté de sa famille, elle réalise ce que sa mère n’a pu faire : étudier et s’émanciper.

Pourtant, quelque chose de lourd préside à ce retour.

Extrait d’un entretien avec Raymond Paulet.
 
Leaves semble faire écho à vos précédentes (co)mises en scène, comme La Veillée ou Automne et Hiver de Lars Norén … qui traitent également de relations familiales…
 

Mélanie Leray : Peut-être que j’y reviens sans cesse, parce que cela nous constitue et que nous ne faisons que reconstituer des familles toute notre vie, s’en plaindre et en avoir besoin. La famille est aussi un endroit d’inégalités et de violences, et trop souvent présentée comme un endroit où l’on serait protégé. C’est un microcosme de la société et de ses complexités, un lieu d’étude de l’être humain passionnant. Mais Leaves traite avant tout de Lori, cette jeune femme brillante, qui a voulu mourir.

Le suicide est aujourd’hui l’une des premières causes de mortalité des adolescents. Cela fait encore partie des grands tabous de notre société, avec l’inceste.
Avec un texte comme celui-ci, l’acte poétique de mettre en scène rencontre l’acte politique et citoyen.

(…)

Cette histoire m’apparaît aussi comme une grande métaphore sur grandir et sur la perte de l’innocence.

(…)
Le malaise – l’originalité et la complexité de la pièce – se renforce dans le troisième acte. Lucy Caldwell finit son récit par un flash-back. Elle renvoie le lecteur « trois mois plus tôt » et propose un cliché du bonheur familial qui m’apparaît plus grinçant que joyeux et rassurant…

© Christian Berthelot
Ce que je viens de voir mʼa enchantée sans retenue. Je viens dʼassister à une pièce sur le suicide chez les jeunes, et jʼai ri, réfléchi et sans doute vécu une expérience cathartique. Jʼai été touchée par cette vision dʼune situation extrêmement complexe, évoquée ici avec un humour grinçant et une beauté pudique.
Aurore Krol, Les Trois Coups, www.lestroiscoups.com
EXTRAIT DE LA PIÈCE – scène 6 acte 2
© Christian Berthelot
© Christian Berthelot

LORI : Je me dis toujours, tu sais — Quand on voit des images de —
De — De — je ne sais pas — d’Irak, ou Kaboul, ou n’importe —

Des pays où on se bat vraiment — Les hélicoptères dans le ciel — ce genre de chose —

Et tu te souviens des fois quand on était petites et qu’on n’arrivait pas à dormir à cause des hélicoptères ? Et je pense aux —
Je me demande s’il y a — et je veux dire il y a forcément — d’autres petits enfants qui n’arrivent pas à dormir, et je me demande si leurs mères leur disent de — d’ignorer le bruit, ou de faire comme si ça n’existait pas, comme tu faisais autrefois, pour qu’ils puissent s’endormir. Et quand j’y pense, le truc c’est que moi non plus, je n’arrive pas à dormir. Tu sais ?


PHYLLIS (prudemment) : Je pense — je pense que peut-être tu devrais essayer de ne pas penser à — à — Je pense que tu devrais simplement essayer de te concentrer sur ta guérison —


LORI : Mais Maman —
Comment peux-tu ne pas y penser ?
Et je ne veux pas dire — toi — je veux dire — tout le monde —
Une fois que t’y as pensé — une fois que tu as compris —
Comment peut-on — ne pas y penser ?


PHYLLIS : Je ne sais pas quoi dire, Lori.


Silence.


LORI : Maman ?


PHYLLIS : Oui, mon cœur —


LORI : Maman, tu crois que les choses s’arrangeront ?


PHYLLIS (rapidement) : Bien sûr qu’elles le feront, mon cœur, bien sûr que les choses s’arrangeront, tu iras parfaitement bien et —


LORI : Je ne parle pas de ça, je ne parle pas de moi. Je parle — des choses. Tu penses que les choses — la vie — les gens — peuvent aller mieux un jour ?


Temps.


PHYLLIS : Bien sûr que oui.


LORI : Parce que moi je pense que non (…)

DATES

LEAVES

CRÉATION 2009

De Lucy Caldwell

autrice irlandaise née en 1981.
« Leaves » est sa première pièce. Pour ce texte, elle a reçu le George Devine Award.

La pièce « LEAVES (FEUILLES) » de Lucy CALDWELL est représentée dans les pays de langue française par l’agence DRAMA-SUZANNE SARQUIER (24, rue Feydeau 75002 PARIS dramaparis@dramaparis.com) en accord avec Sarah McNair de ALAN BRODIE REPRESENTATION à Londres

TRADUCTION

Séverine Magois (première traduction en France)
 
La traduction de Séverine Magois a été publiée aux éditions Théâtrales (septembre 2008 – collection « Scènes étrangères »)
 
Pièce traduite avec le soutien de la Maison Antoine Vitez
 

DISTRIBUTION

Mise en scène Mélanie Leray
 
Avec David Jeanne Comello, Valérie Schwartz/Catherine Riaux, Maud Wyler/Marion Monnier, Léopoldine Serre, Louise Szpindel
 
Assistante à la mise en scène Rozenn Tregoat
Création Lumière Ronan Cabon
Création Musicale Stéphane Fromentin, chant Julie Seiller
Vidéaste David Bersanetti
Décors David Bersanetti, Ronan Cabon, Mélanie Leray

Création Costumes Laure Mahéo
Régie son et vidéo Manu Léonard, Jérôme Leray
Régie générale Olivier Borde
Construction des décors Bruno Nicolle et Olivier Borde

PRODUCTION

Théâtre des Lucioles
 
Coproduction
Théâtre National de Bretagne – Rennes, et l’Espace des Arts de Chalon-sur-Soâne
 
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National
Avec l’aide à la création du Centre National du Théâtre

TOURNÉE

SAISON 2016-2017
100%
SAISON 2017-2018
100%
AVIGNON 2019
100%